La Direction de l’Eau du Grand Lyon, qui emploie 620 agents, gère le cycle urbain de l’eau sur les 58 communes du territoire. « Pour l’eau potable, nous avons un contrat d’affermage avec Veolia Eau et Lyonnaise des Eaux. Le réseau d’eau potable représente 4 000 kilomètres, explique Stéphane Dehame, responsable Qualité. L’assainissement, en régie directe, compte 12 stations d’épuration et environ 3 000 kilomètres de réseaux dont 750 kilomètres d’égouts visitables ». Chargée de missions aussi diverses que la réalisation d’études, la rénovation du patrimoine, l’exploitation des ouvrages et la réalisation des travaux de branchements ou de réseaux, la Direction de l’Eau a pris la décision en juin 2008 d’entrer dans une démarche de certification. « L’objectif était d’obtenir la certification qualité ISO 9001 en juin 2009, les deux tiers de la certification environnement ISO 14001 en juin 2010 et la triple certification qualité ISO 9001, environnement ISO 14001 et sécurité OHSAS 18001 en juin 2011 », détaille Stéphane Dehame. Le pari a été brillamment réussi avec l’obtention de la triple certification en juin dernier. Pour relever ce challenge, l’ensemble des équipes s’est impliqué dans la démarche et n’a pas ménagé ses efforts durant trois ans.
« La certification comprend un volet pilotage pour étudier le management des ressources et le suivi des actions par exemple, et un volet pratique avec l’évaluation de la conformité réglementaire, l’analyse des risques, l’approche bénéficiaire…
», fait savoir le responsable Qualité. Sur le chemin de la triple certification pour l’ensemble de ses services, la Direction de l’Eau a procédé par étapes. « La première année, nous avons conçu les outils de pilotage comme les tableaux de bord, définit notre organisation et mis en place une enquête pour évaluer notre service. Le but était de finaliser le socle de notre certification et de rassembler les équipes autour du projet
», précise Stéphane Dehame.
Dans un deuxième temps, le travail a porté sur l’état des lieux pour connaître les principaux risques et les principaux impacts sur l’environnement de la Direction de l’Eau. « Nous avons aussi évalué notre conformité réglementaire sur les quelque 2 000 exigences auxquelles nous sommes soumis
», ajoute le responsable Qualité.
La dernière étape a permis de mettre en place les moyens de maîtrise des différents risques. « Nous avons agi sur la formation et nous avons développé des modes opératoires pour prévenir les accidents. Nous avons également investi dans du matériel pour faciliter le travail des ouvriers
», illustre Stéphane Dehame. Sur le volet environnemental, des actions ont été menées pour valoriser les déchets et réduire la consommation énergétique.
Toutes ces mesures ont porté leurs fruits : les chiffres le prouvent. « Les sables d’assainissement sont désormais réutilisés sur nos chantiers et les cendres sont valorisées en cimenterie. En 2008, moins de 1 500 tonnes de déchets étaient recyclées. En 2010, ce sont 7 600 tonnes qui ont été recyclées
», souligne le responsable Qualité. Les bénéfices sont tout aussi importants sur le volet sécurité puisque les accidents ont été réduits de près de 42 %. « En 2010, nous avons enregistré 31 accidents alors que nous étions à 53 accidents un an plus tôt
», indique Stéphane Dehame. Enfin, la Direction de l’Eau affiche un taux de conformité de 90 % vis-à-vis des 70 arrêtés préfectoraux auxquels ses ouvrages sont soumis et un taux de conformité d’environ 80 % sur l’ensemble des 2 000 exigences réglementaires.
Les deux auditeurs d’AFNOR Certification ont évalué pendant dix jours la Direction de l’Eau avant d’accorder une triple certification du système de management intégré Qualité Sécurité Environnement de la Direction de l’Eau du Grand Lyon. « Nous avons passé toutes les étapes sans aucune réserve et avons été notifiés de 40 points forts. La dynamique mise en place a été saluée par l’AFNOR
», se félicite Stéphane Dehame. Deux audits de suivi sont programmés en juin 2012 et juin 2013 avant l’audit de renouvellement en juin 2014.
« Le coût de cette certification s’élève à 130 000 € sur trois ans pour les prestations de certification et les prestations d’accompagnement. Nous n’avons pas comptabilisé les actions d’amélioration et l’achat de matériels qui entrent dans une logique de progrès et ne sont pas directement imputables à la certification. Les bénéfices sont difficiles à chiffrer car il s’agit d’accidents évités ou bien de préservation de l’environnement avec une réduction des mises en décharge
», conclut Stéphane Dehame.
• 3 000 km de réseaux d’assainissement et 4 000 km de réseaux d’eau potable
• 12 stations d’épuration
• 177,4 millions de m3 d’eaux usées traités par an
• 2 200 chantiers de curage par an
• 322 990 abonnés au service public de l’assainissement
• 98,3 millions de m3 d’eau potable produits chaque année
Séverine Renard