Réunis au sein de la FIRIP, les industriels des réseaux d'initiative publique (RIP) s'organisent pour faire entendre leur voix et défendre leur filière.
Créée officiellement le 6 décembre dernier, la Fédération des Industriels des Réseaux d'Initiative Publique (FIRIP) regroupe une trentaine d'entreprises travaillant à la mise en place du très haut débit dans les collectivités locales, essentiellement à l'échelon départemental et dans les communautés d'agglomération.
Représentant des industriels de toute la filière la FIRIP cible ses actions autour de trois objectifs :
- la mise en place de référentiels techniques et de normes communes pour encadrer le déploiement du très haut débit
- le dialogue avec les acteurs institutionnels français et européens
- la défense des intérêts des industriels des RIP qui disposent d'un réel potentiel de croissance et d'emploi
Jean-Christophe Nguyen, le délégué général de la FIRIP, explique que la "fédération veut apporter sa pierre à l'édifice, notamment sur le référentiel technique des infrastructures des réseaux d’initiative publique, et sur les problématiques des normes, comme les normes d'enfouissement et les normes de tranchées pour le passage de la fibre optique".
La FIRIP prépare également un observatoire de l'activité industrielle des Réseaux d’Initiative Publique.
Parallèlement, la FIRIP veut apporter la vision et l'analyse des industriels acteurs des réseaux d’initiative par le biais de propositions réalisées par ses commissions et par les groupes de travail auxquels ses membres participent. L'un de ces groupes porte notamment sur le Référentiel Commun Fibre, initié par l’Institut Mines-Telecom, et qui vise à uniformiser les ingénieries de déploiement ainsi que les process d’exploitation et de maintenance des réseaux de fibre optique.
La FIRIP milite par ailleurs pour être représentée au Conseil Numérique National, et pour participer aux travaux préparatoires de la mission Delta Fibre dirigée par Antoine Darodes de Tailly. Jean-Christophe Nguyen rappelle que tous les acteurs sont en attente de la feuille de route numérique du Gouvernement, et de la relance du Fonds de Soutien Numérique (en stand-by depuis les élections présidentielles) pour "engager concrètement la phase de lancement du très haut débit".
Estimant que la France est "à la croisée des chemins", la FIRIP souligne deux enjeux stratégiques majeurs : l'aménagement numérique pour renforcer la compétitivité des territoires et les leviers de croissance qu'il représente. Les industriels des réseaux d’initiative publique estiment que 15 à 20 000 emplois peuvent être créés dans la filière dans les prochaines années. D'où l'urgence de soutenir une véritable offre de formation et d'apprentissage mais aussi d'améliorer la visibilité des investissements.
Source : www.lesnumeriques.com
Reliant les villes de Paris et Lyon, cette ligne en phase d'expérimentation est annoncée comme une véritable révolution avec une capacité de 400 Gigabits par seconde.
France Télécom-Orange et Alcatel-Lucent ont lancé le mercredi 6 février 2013 l'expérimentation d'une ligne en fibre optique quatre fois plus rapide que celles disponibles actuellement, présentée comme une première mondiale par les deux groupes dans leur communiqué commun.
L'opérateur et l'équipementier ont mis en service, entre Paris et Lyon, "la première liaison optique au monde permettant une capacité de 400 Gigabits par seconde par longueur d'onde dans les conditions du réel", alors que les liaisons actuelles fournissent au mieux 100 gigabits. "Ce lien représente une avancée majeure pour la technologie de réseau terrestre longue distance", selon le communiqué.
L'explosion de certains usages sur internet (flux de vidéos notamment) oblige les opérateurs à sans cesse augmenter la capacité des réseaux en bande passante. Pour l'instant, cette ligne est testée grandeur nature par un seul client d'Orange, le Groupement d'intérêt public Renater, qui est le réseau informatique reliant les universités et centres de recherche français. "Cette artère Paris-Lyon concentre une part importante du trafic national de données scientifiques sur notre réseau, et le 400 Gbit/s est une évolution essentielle pour les réseaux de la recherche de demain", a commenté Patrick Donath, directeur de Renater.
Source : L'Express.fr
Dans cette tribune, Jean-Michel Soulier, président de Covage, David El Fassy, président d'Altitude Infrastructure, et Eric Jammaron, vice-président d'Axione Infrastructures exposent leurs visions du très haut débit en militant pour la fibre.
Alors que le gouvernement doit présenter en février sa feuille de route en matière de très haut débit, ces trois spécialistes des réseaux d'initiative publique et de l'aménagement numérique du territoire lui demandent de fixer une date précise d'extinction du cuivre, c'est-à-dire de basculement général du réseau téléphonique traditionnel, utilisé pour l'ADSL, à un nouveau réseau entièrement en fibre optique afin de mieux mobiliser les financements.
A l'heure où la mobilisation est générale sur l'emploi, les grands projets d'infrastructures sont des puissants vecteurs de croissance, notamment dans les secteurs d'avenir comme le numérique. Le passage de la télévision analogique à la télévision numérique (TNT) a permis, outre l'élargissement du choix offert aux consommateurs, le lancement massif de la télévision HD, le développement de la filière de production, les retombées pour les distributeurs d'électronique grand-public, le relais de croissance de la publicité, l'émergence de « tower companies » pour la diffusion, etc. Le grand chantier de la fibre optique peut aussi constituer une formidable opportunité d'investissement d'avenir pour la France, triplement génératrice de croissance durable, de bien-être social et de création d'emploi à court terme.
Remplacer partout le réseau de cuivre par de la fibre optique
La décision volontariste, porteuse de bénéfices économiques et sociaux démultipliés, serait de remplacer partout en France le réseau téléphonique en cuivre par un réseau entièrement numérique en fibre optique jusqu'à l'abonné (FTTH). Ce choix exprimerait une vision dynamique du développement de notre pays autour d'objectifs d'égalité, d'attractivité et de compétitivité.
Afin de porter une telle ambition d'aménagement numérique, l'Etat et les collectivités locales devront travailler ensemble en respectant les deux fondements de leur intervention : la maîtrise publique et la solidarité nationale. Ce sont ces ingrédients qui ont permis la réussite de la première génération d'initiatives publiques de ces dix dernières années : éradication des zones blanches, amélioration des services en zone rurale, passage au très haut débit pour les établissements publics (santé, sécurité, enseignement, formation, tourisme...) et les entreprises, émergence des premiers services publics numériques de proximité, valorisation du foncier, relocalisation de population en monde rural, création de plus de 10 000 emplois...
Mais alors que les nouveaux usages décollent dans tous les domaines de notre société, une fracture du très haut débit se dessine entre quelques villes concernées et les autres. En réaction, l'Etat se mobilise et entend définir d'ici février sa stratégie d'investissement pour dessiner la France de la prochaine décennie, tout particulièrement celle du très haut débit pour tous. Alors comment lancer définitivement ce chantier, sachant que, depuis trois ans, bien peu a été fait ?
La coexistence de deux réseaux crée une fragilité économique
La solution est de prendre aujourd'hui la décision claire sur un horizon irrévocable d'extinction du réseau cuivre et de migration de tous les utilisateurs sur le nouveau réseau de fibre optique. A l'instar de la TNT, le gouvernement pourrait donner cet objectif ultime et faciliterait ainsi grandement la difficile question de son financement. Dans un tel cadre, et en complément des investissements confirmés des opérateurs dans les très grandes villes, les collectivités, appuyées par l'Etat, pourront contribuer, via des réseaux d'initiative publique (RIP), à la couverture des zones structurellement non rentables. Contrairement au système en vigueur de coexistence de deux réseaux concurrents (cuivre et FTTH) créant ainsi une fragilité économique réciproque, l'extinction du cuivre, dès lors que la fibre est déployée, inverse la donne et permet la mobilisation optimale de financements, notamment des fonds spécialisés dans le l'accompagnement des projets d'infrastructures d'intérêt général. Une péréquation franche entre zones rentables et non rentables au sein d'un département ou d'une région compléterait utilement le dispositif. L'économie pour l'Etat et les collectivités territoriales, par rapport au plan actuel, serait alors colossale.
La fibre c'est plus de 40.000 emplois qualifiés et non délocalisables
Ceci n'est que la liste des bénéfices à long terme. Mais l'impact sur l'emploi à court terme serait sans doute le plus important dans ce contexte de crise économique. On estime le besoin de main d'œuvre sur le déploiement de la fibre optique à plus de 40.000 emplois, qualifiés et non-délocalisables, sans compter la création d'une filière industrielle nationale et locale potentiellement exportatrice si nous prenons l'initiative sur les autres pays. Nos grands opérateurs, mais aussi de nombreuses PME sur l'ensemble du territoire, en seraient les grands bénéficiaires.
La France est un grand pays d'infrastructures. Elle doit le redevenir sur le numérique. Nous sommes nombreux à être prêts à fédérer nos énergies au service d'une vision nationale ambitieuse et durable. C'est surtout l'un des moyens de remettre en marche le train de l'emploi et de la croissance au cœur de l'ensemble des régions françaises.
Source : www.latribune.fr