La fibre optique est une technologie de transmission de données numériques à Très Haut Débit sur un support physique véhiculée par signaux lumineux. Cette technologie s'étend désormais en direction du raccordement direct d'abonnés afin de répondre efficacement à leurs besoins sans cesse grandissants. Ces infrastructures de très haut débit pour tous sont aussi un enjeu économique.
Partie 1
Qu'est ce que la fibre optique jusqu’à l’abonné ?
Partie 2
Que peut-on faire avec un accès Internet en FTTH ?
Partie 3
Combien coûte le FTTH ?
Partie 4
Les opérateurs
Cette technologie est appelée FTTH, ce qui
signifie Fiber To The Home
, Fibre jusqu’au domicile. L’abonné final est raccordé jusqu’à son domicile par une fibre optique unique qui lui est dédiée. Le FTTH est l'une des déclinaisons parmi d'autres des technologies d'accès à Internet via la fibre optique, toutes regroupées sous le nom générique FTTx.
Concrètement
, une fibre optique se présente sous la forme d'un conduit en matière plastique ou verre souple très fin, de l'épaisseur d'un cheveu, enveloppé dans une gaine protectrice formant un câble de taille similaire à un câble électrique.
Avec 24 millions d'abonnés au FTTH et 61 millions de foyers raccordés, le continent asiatique devance en effet largement les Etats-Unis (4 millions d'abonnés) et surtout l'Europe (à peine 3 millions d'abonnés). Et encore, sur le Vieux Continent, la situation est-elle très disparate entre les pays nordiques plutôt bien équipés et les autres, dont la France, qui sont à la traîne.
Les avantages :
· Cette technologie définit un type d'infrastructure de communication permettant l'accès à Internet, à la Télévision, à la Téléphonie avec des débits bien supérieurs
à ceux que permet actuellement l’ADSL par exemple. Comparé aux autres modes de raccordements (jusqu’en bas de l’immeuble FFTB, ou jusqu’au quartier FFTN), le FTTH permet en effet d’avoir des débits optimaux car tout le débit passant par une fibre est consacrée à un seul usager.
· Son autre avantage considérable par rapport aux technologies utilisant la paire de cuivre (ligne téléphonique standard) est de ne pas connaître d’atténuation du signal en fonction de la distance, et donc de garantir des débits optimaux même lorsque l’usager se trouve très éloigné du commutateur.
Comparable au câble dans son installation, puisqu'il nécessite la coûteuse pose de fibres jusque chez l'abonné, le FTTH est principalement utilisé dans les zones urbanisées. La technologie est toutefois bien adaptée aux zones rurales car la fibre optique offre l'avantage de pouvoir transporter le signal sans dégradation sur de longues distances, contrairement à la paire de cuivre. En effet, la performance des technologies ADSL dépend de la distance entre le central téléphonique et le client final.
· Autre avantage non négligeable, la fibre est propre et neutre, insensible aux émissions électriques, et n'émet aucune radiation ni onde pouvant interférer avec d'autres équipements.
Voilà pourquoi, avec la démocratisation des équipements d'accès et le développement de nouveaux usages nécessitant des débits sans cesse plus élevés, la fibre optique est destinée à supplanter progressivement les modes de raccordement traditionnels datant d'un siècle, compte tenu de ses potentialités et de sa robustesse.
Contrairement au cuivre, la fibre optique est un support de transmission de données haut débit à la vitesse de la lumière, idéal pour les applications multimédia.
Le très haut débit par fibre optique, seul canal capable de fournir les débits qui répondent à l'explosion des usages d'aujourd'hui et à ceux de demain. Si la distribution de vidéo, notamment en haute définition, est déjà au rendez-vous, nombreuses sont les nouvelles applications qui restent à déployer
: télévision Haute Définition (TVHD) sur un ou plusieurs postes, usage de la téléphonie sur IP et de la visioconférence dans des conditions optimales, téléchargement instantané et consultation de vidéos sur PC, sur une ou plusieurs télévisions, écoute de musique haute qualité, amélioration des services album photo, développement de blogs vidéos, stockage sécurisé des données, jeux en réseau, etc...
La symétrie de la communication (le fait que l'on puisse envoyer des contenus aussi vite qu'on les télécharge) sera également un facteur d'adoption car la demande en débit de la part des internautes ne cesse de croître. Pour passer à cet Internet de nouvelle génération, pour disposer de très haut débit
, il faut adopter des supports modernes autorisant ces débits. Il faut quitter les fils de cuivre pour adopter la fibre optique jusqu’à l’abonné. Aucune autre technologie filaire n'est aussi puissante, fiable, et pérenne sur le long terme que la fibre optique.
Le Très haut débit permet l’instantanéité, la possibilité de charger ou d’envoyer une vidéo en moins d’une minute.
Opter pour le très haut débit pour tous par fibre optique est un choix stratégique. Une prise de conscience qui doit rassembler tous les acteurs : l'Etat, les collectivités locales, les entreprises voire des associations ou des coopératives.
La mutualisation entre les opérateurs devrait permettre un partage des coûts entre les opérateurs et ainsi cela pourrait leur permettre de couvrir plus de zones. Cependant la France ne sera certainement pas couverte entièrement avant plusieurs dizaines d'années par les opérateurs privés (selon les estimations, 40 milliards d'Euros seraient nécessaires pour couvrir la France), l'action des collectivités locales (voir même de l'Etat) reste donc indispensable et certaines ont déjà investi dans la fibre optique grâce à des délégations de service public (DSP).
L'achat d'équipements filaires et le déploiement d'un réseau en fibre optique sont très onéreux. Les travaux de génie civil, les infrastructures à créer ainsi que la pose de la fibre jusqu’au domicile de l’abonné rendent cette technologie extrêmement coûteuse pour les opérateurs. Le FTTH implique de tirer la fibre optique y compris sur ce dernier tronçon, jusqu'à la prise du client final. La fibre optique représentant un investissement significatif, elle est pour le moment principalement destinée aux habitats collectifs : les immeubles. La raison est assez simple : en déployant de la fibre pour plusieurs appartements, les coûts sont divisés. Ainsi les zones denses sont ciblées en premier lieu par les opérateurs.
Les coûts de déploiement de cette technologie (plusieurs milliers d'euros par prise) sont pour l'instant tels qu'elle ne se justifie que dans les zones denses où le taux de pénétration sera élevé.
Les opérateurs se sont lancés dans un vaste chantier avec le déploiement jusqu'à l'abonné (FTTH) de la fibre optique.
La complexité réside dans le fait qu'il y a plusieurs technologies en jeu et qu'il y a plusieurs opérateurs impliqués.
Pour rattraper son retard sur les pays asiatiques (Japon en tête) et les pays d'Europe du Nord, la France doit absolument équiper en fibre optique massivement son territoire. L'ARCEP, l'autorité chargée de réguler ce qui a trait au réseau Internet
(entre autres), a ainsi France Télécom (Orange), SFR (Neuf Cegetel), Free et Numéricâble, soit les quatre grands FAI nationaux.
D'ici au 31 mars prochain, tous les FAI
(les fournisseurs d’accès à Internet) ont confirmé leur engagement de réaliser des expérimentations pour déployer la fibre optique (FTTH) dans les immeubles « et de participer à un processus d'évaluation sur la base d'une méthodologie partagée
». En somme, la multifibre – dont Iliad/Free est l'unique supporteur – et la monofibre seront comme prévu testées afin de vérifier quelle est la plus intéressante à tous les niveaux.
Selon l'ARCEP, 2 000 foyers parisiens répartis sur une quinzaine de sites goûteront ainsi à la fibre, tandis que d'autres villes françaises, encore inconnues à l'heure actuelle (mais assurément en dehors de l'Île-de-France), seront aussi concernées lors du premier trimestre 2009.
Un cadre réglementaire définitif pour mi-2009
« Les opérateurs se sont engagés à fournir d'ici au 31 janvier, une liste complémentaire incluant des sites en région ainsi que des sites dont le point de mutualisation se situe en dehors des immeubles
» précise l'ARCEP.
Un tableau de bord sur le déploiement de la fibre optique dans l'Hexagone sera ainsi créé à partir du 31 mars. Ce tableau de bord sera progressivement enrichi lors des mois suivants indique l'autorité. Finalement, l'ARCEP précisera le cadre réglementaire de la mutualisation pour mi-2009.
L'ARCEP explique que C’est au vu de ces expérimentations que les choix sur les conditions de mutualisation de la fibre au sein des immeubles pourront être arrêtés par l’Autorité. Ces retours d’expérience lui permettront également de déterminer les cas spécifiques dans lesquels, comme le prévoit la loi, le point de mutualisation pourra se situer à l’intérieur des immeubles
.
Les règles de mutualisation devraient donc être fixées à partir du 31 mars 2009 et les déploiements pourront ainsi débuter. Du côté législatif, trois décrets d'applications de la LME ont été publiés au Journal Officiel la semaine dernière. Un des décrets fixe notamment les premières règles de mutualisation, un autre introduit le droit à la fibre (analogue au droit à l'antenne) et enfin le dernier établis les règles entre les opérateurs et les copropriétés.
Autres difficultés rencontrées
En plus de la difficulté du déploiement de la fibre, les opérateurs devront également convaincre les syndics d'immeuble de les laisser installer la fibre
. Si sur le principe la fibre ne gêne en rien l'habitant, faut-il encore le prouver. On imagine les difficultés de convaincre de l'intérêt d'une telle technologie à des novices… Les syndics d'immeuble peuvent donc s'avérer être un sérieux obstacle au déploiement de la fibre, les opérateurs devront en tenir compte. La mutualisation de leurs travaux semble devenir une nécessité. Sans nul doute que ces mêmes syndics demanderont à juste titre, d'avoir accès à un pannel d'offres mais également que tous les travaux se fasse en une seule fois...