Cette partie est consacrée aux différents procédés de blindage de tranchées que ce soit en bon ou en mauvais terrain.
Partie 1
Blindage par panneaux en bois ou peau souple en géotextile
Partie 2
Blindage par caisson bois
Partie 3
Blindage par caissons metalliques
Partie 4
Blindage par enfilage de planches verticales
Partie 5
Blindage par ceinture et palfeuilles (ou planches)
Partie 6
Blindage par cadres à glissières et panneaux métalliques
Partie 7
Blindage par battage de rideaux de palplanches
Les panneaux en planches de bois sont fabriqués à l’avance. L’épaisseur des panneaux est adaptée à la nature du terrain. La longueur est de 2 m à 2,50 m et la hauteur est supérieure à la profondeur de la tranchée de 15 à 20 cm.
Les panneaux sont descendus au fond de la fouille puis redressés verticalement contre la paroi. Ensuite les étrésillons en bois sont installés. Pour cela une passerelle est installée en travers de la fouille et les étrésillons sont descendus. Les boiseurs descendent alors dans la tranchée pour la pose et le blocage définitif des étrésillons, entre les montants ou les longrines des panneaux.
Une autre technique peut être exécutée en utilisant des cadres complets en alliage léger avec vérins hydrauliques manœuvrable du haut de la tranchée. Ces cadres remplacent la pose des étrésillons et peuvent assurer l’étrésillonage.
Pour les fouilles de petites dimensions, les panneaux rigides peuvent être remplacés par une peau souple en géotextile raidie par des barres en fibre de verre enfilées dans des évidements horizontaux aménagés dans le géotextile. Le procédé ne doit pas être utilisé dans des tranchées d’une largeur inférieure à 0.80 m.
Le procédé présenté est applicable en bon terrain (terrain de bonne tenue, la stabilité des parois doit être assurée lors du creusement).
Ce type de blindage est à utiliser dans des petites tranchées. Les éléments du blindage (deux parois de planches horizontales assemblées par des montants métalliques et des vérins à vis spécialement conçus) sont descendus dans la tranchée avec un engin de levage. Il faut les empiler les uns sur les autres en sachant que le dernier doit dépasser d’au moins 15 à 20 cm du haut de la tranchée. Les éléments supérieurs doivent ensuite être bloqués et les montants verticaux solidarisés entre eux.
Les éléments du blindage ont une longueur de 2.50 m avec des planches de 6 cm d’épaisseur. La hauteur est de 50 ou 90 cm.
L’assemblage des parois et le réglage approximatif des étrésillons se fait à côté de la tranchée. Dans certains cas l’ensemble des opérations de montage du blindage sont effectuées à l’extérieur de la tranchée puis introduit en une seule pièce dans celle-ci.
Lors de la dépose, le démontage est effectué dans la tranchée en prenant garde à commencer par les éléments inférieurs tout en remblayant au fur et à mesure.
Le procédé présenté est applicable en bon terrain (terrain de bonne tenue, la stabilité des parois doit être assurée lors du creusement).
Pour ce procédé il existe différentes catégories de caissons ayant pour chacune une robustesse adaptée aux efforts auxquels ils seront soumis.
Ce procédé peut être composé d’un caisson comprenant deux panneaux latéraux (constitués de profilés métalliques) reliés par des étrésillons ou d’un caisson avec 4 vérins fixés par paires aux deux extrémités.
La hauteur des caissons doit toujours être légèrement supérieure à la profondeur de la tranchée.
Des rehausses de panneaux ou encore des entretoises de vérins sont utilisées pour ajuster la taille du caisson à celles de la tranchée à blinder.
La mise en place des caissons se fait par havage. La pelle creuse à l’intérieur du blindage qui s’enfonce petit à petit. Le nombre de caissons à utiliser en même temps dépend de la longueur des éléments à installés (3 éléments de 3 m de longueur en général et 2 pour l’installation de tuyaux courts).
La progression du blindage se fait par un déplacement régulier en prenant le caisson arrière pour le placer devant la pelle.
Le procédé présenté est applicable en bon et en mauvais terrain.
Procédé ancien et peu utilisé (excepté dans les reprises en sous-œuvre) mais intéressant par le fait que son principe inspire beaucoup de procédés modernes qui utilisent des éléments préfabriqués métalliques. Ce procédé est le seul qui sans traitement de sol (sauf pour les terrains aquifères) permet d’effectuer une fouille quelque soit la profondeur. Il est également indispensable dans les cas de travaux urbains pour lesquels il faut éviter les décompressions du terrain à cause des constructions présentes autour de la zone de travaux. Cependant ce procédé est couteux et exige pour son installation la présence d’une main d’œuvre qualifiée.
Ce procédé offre le plus de sécurité à la pose et à la dépose et il convient aux terrains boulants. Désormais afin de faciliter la pose, l’ossature bois est souvent remplacée par des longrines et des étrésillons en profilés métalliques boulonnés entre eux.
Les étapes de pose et de dépose du blindage sont les suivantes :
- Pour ce type de blindage il faut tout d’abord installer le premier cadre de longrines et d’étrésillons en bois rond à une profondeur de 0.40m à 0.45 m.
- Des planches (2m de longueur et 40 mm d’épaisseur) sont enfilées avec une légère inclinaison sur la verticale. Des coins sont interposés entre les planches et la longrine.
- Avec un ciseau de mineur il faut dégager le terrain sur 15 à 20 cm de profondeur pour former une petite potelle qui permet d’avoir le blindage buté à sa base.
- Les planches sont enfoncées une à une en sachant que le pied de la planche doit être appuyé contre la paroi avec le ciseau de mineur.
- Selon la nature du terrain un faux cadre est mit en place entre les longrines. Le but de cette opération est de réduire la hauteur sans appui des planches de blindage. Ce faux cadre est soutenu puis étrésillonné.
- Les planches de blindage sont ancrées à leur pied dans le terrain par une saillie et un empotellement.
- Un deuxième cadre horizontal est placé à l’aplomb du premier.
- Un faux chapeau continu (constitué d’une planche, des jeux de cales et de coins) est intercalé entre les planches de blindage et la longrine.
- Les deux cadres doivent être soutenu et reliés entre eux grâce à l’assemblage des étrésillons et des porteurs des longrines.
- La descente du deuxième étage de planches de blindage s’opère en enfilant ces planches entre la longrine du second cadre et le faux chapeau (entre chaque planche et la longrine, une cale et un coin sont interposés pour le blocage). - La progression de la tranchée continue ensuite de la même manière en plaçant de la même manière le troisième cadre puis les autres. Après disposition du dernier cadre, la potelle est bourré jusqu’au niveau inférieur de la semelle d’appui, puis les planches sont bloquées avec des cales et des coins. Aucun vide ne doit subsister derrière les planches. Concernant les terrains boulants, les planches doivent être jointives et dressées sur leurs tranches afin d’éviter les écoulements de terrain.
- La dépose du blindage s’exécute dans l’ordre inverse de la pose.
Le procédé présenté est applicable en mauvais terrain (parois s’éboulant durant le creusement).
Le blindage doit pouvoir résister à la pression exercée par le terrain sur les parois, être installé sans exposer les exécutants au risque d’éboulement et, ne pas se disloquer sous l’effet d’une poussée oblique par rapport aux parois de la fouille.
Ce procédé s’inspire et est issu du blindage par enfilage. L’avantage de cette méthode réside dans le fait que le blindage est composé d’éléments indépendants de faible largeur, ce qui permet de blinder des fouilles dans lesquelles sont recoupées de nombreuses canalisations transversales.
Ce procédé peut être utilisé pour des tranchées importantes ou pour de petite fouille creusée pour des opérations d’entretien de réseau.
Les ceintures utilisées pour ce type de blindage peuvent être simple (artisanale et aux dimensions des fouilles à creuser) ou plus complexe, à savoir composées de profilés en alliage léger reliés par des vérins hydrauliques qui permettent d’adapter leurs dimensions aux fouilles.
L’installation se fait de la façon suivante :
Une ceinture est déposé dans une pré fouille d’une trentaine de centimètres. Cette ceinture sert d’appui supérieur aux palfeuilles qui vont être enfoncées. Pour le blocage de la partie inférieure de la palfeuille, il faut toujours garder une fiche d’une quinzaine de centimètres dans le terrain.
Le procédé présenté est applicable en mauvais terrain (parois s’éboulant durant le creusement).
Le blindage doit pouvoir résister à la pression exercée par le terrain sur les parois, être installé sans exposer les exécutants au risque d’éboulement et, ne pas se disloquer sous l’effet d’une poussée oblique par rapport aux parois de la fouille.
Ce procédé permet d’ouvrir des tranchées profondes sur tout type de sol et en évitant la décompression.
Des cadres verticaux et des panneaux sont utilisés pour constituer des caissons. Les cadres comprennent deux montants à glissières dans lesquelles coulissent lors de leur mise en place les panneaux métalliques, tout en sachant que leur enfoncement se fait par havage.
Lorsque les profondeurs sont supérieures à 3 m, il est possible de mettre en place des cadres à doubles glissières qui permettent d’installer deux panneaux superposés et ainsi, d’atteindre une profondeur comprise entre 5 et 7 m (en utilisant des rehausses).
Le procédé présenté est applicable en mauvais terrain (parois s’éboulant durant le creusement).
Le blindage doit pouvoir résister à la pression exercée par le terrain sur les parois, être installé sans exposer les exécutants au risque d’éboulement et, ne pas se disloquer sous l’effet d’une poussée oblique par rapport aux parois de la fouille.
Un rideau de palplanche constituant la paroi du blindage est enfoncé dans le sol avant le terrassement. Puis, au fur et à mesure que le terrassement progresse, il faut poser des étrésillons. Dans beaucoup de chantiers la pose d’une ceinture en tête est suffisante. La tranchée est donc peu encombrée, ce qui facilite la pose des tuyauteries.
Le procédé présenté est applicable en mauvais terrain (parois s’éboulant durant le creusement).
Le blindage doit pouvoir résister à la pression exercée par le terrain sur les parois, être installé sans exposer les exécutants au risque d’éboulement et, ne pas se disloquer sous l’effet d’une poussée oblique par rapport aux parois de la fouille.
Source :
- INRS (Institut National de Recherche et Sécurité)
- OPPBTP (Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics)