Spécialisé dans le transport et le stockage de gaz naturel, TIGF (Total Infrastructures Gaz France) gère un réseau de 5 000 kilomètres, soit 13 % du réseau français de gazoducs de grand transport, et dispose de deux sites de stockage de gaz naturel à Lussagnet et Izaute. « Ces deux sites représentent un volume de 5,5 Gm3, c’est-à-dire 22 % des capacités françaises de stockage de gaz »
, précise Daniel Darets, directeur HSSEQ-DD (Hygiène, Santé, Sécurité, Environnement, Qualité et Développement Durable) de l’entreprise.
TIGF, qui compte 29 clients transport, 11 clients stockage et 135 clients raccordements, travaille pour des expéditeurs de gaz ainsi que des industriels et des gestionnaires de réseaux de distribution publique. En 2010, la consommation des clients industriels a baissé de 33 % pour s’afficher à 5,25 TWh, en raison de l’arrêt définitif de l’activité d’un important consommateur. La consommation pour les distributions publiques a, en revanche, progressé de 9,5 % à 25,55 TWh. Pour sécuriser et assurer l’accès à la ressource, le réseau est doté de 6 stations de compression d’une puissance globale de 70 Mw. En cas de nécessité, 650 postes de sectionnement sont également installés sur le réseau, soit environ un tous les 15 kilomètres, afin de pouvoir stopper le flux. Enfin, 474 postes de livraison, 332 postes de distribution publique et 142 postes de consommation industrielle, garantissent la livraison vers les consommateurs.
Pour faire fonctionner son réseau en toute sécurité, l’acteur gazier, présent dans le quart Sud-Ouest de la France, emploie 480 personnes. La surveillance aérienne du réseau est réalisée par deux passages annuels, tandis que la surveillance terrestre se concrétise par 4 425 kilomètres parcourus sur le terrain. L’entreprise reçoit également en moyenne 69 000 DR et DICT qu’elle traite afin de prévenir les accidents.
L’an dernier, TIGF a tiré de ses activités un chiffre d’affaires de 370 M€ et a réalisé 120 M€ d’investissements. Sur le long terme, les investissements concerneront le développement des infrastructures à 45 %, la mise en conformité sécurité à 28 % et la maintenance et modernisation à 27 %.
Avec son implantation dans le quart Sud-Ouest de l’Hexagone, TIGF est au cœur des échanges de gaz entre la France et l’Espagne. « L’axe principal de notre plan de développement concerne le renforcement des liaisons entre la France et l’Espagne »
, confirme Daniel Darets. En phase de réalisation, l’artère du Béarn, qui doit être mise en service fin 2012, concerne la construction d’une canalisation de 800 mm de diamètre entre Lacq et Lussagnet, soit 57 kilomètres. Ce projet doit permettre d’augmenter les capacités de transit entre la France et l’Espagne par le corridor ouest. Le projet Girland, en cours d’études, porte sur la réalisation d’une canalisation de 900 mm de diamètre sur 57 kilomètres entre le site de Lussagnet et le sectionnement existant à Captieux en Gironde. Sa mise en service, prévue à l’automne 2013, améliorera la fluidité de la zone, notamment pour le gaz en provenance de Fos.
Pour compléter ces deux projets décidés en 2010, TIGF a pris la décision en début d’année d’investir dans le projet Euskadour, à savoir la mise en œuvre d’une canalisation de 95 kilomètres de long et de 600 mm de diamètre entre Coudures dans les Landes et Arcangues dans les Pyrénées-Atlantiques. « Fruit d’une étroite collaboration entre les transporteurs gaziers français, en particulier TIGF, et les transporteurs espagnols Enagas et Naturgas Energia, Euskadour permettra aux opérateurs espagnols de disposer d’une plus grande fluidité en entrée et sortie de leur zone, d’une connexion au stockage français de Lussagnet et donc d’un meilleur accès au marché du gaz »
, explique TIGF. L’opérateur gazier souligne que « ces projets contribueront de manière significative à l’intégration des marchés ibériques au réseau européen, à la réversibilité des flux entre pays ainsi qu’à la sécurité d’approvisionnement »
. « Les investissements pour les projets de l’artère du Béarn, de Girland et d’Euskadour s’élèveront à 380 M€ entre 2012 et 2015 »
, fait savoir Daniel Darets.
TIGF mène également des travaux sur le réseau régional pour répondre aux demandes en gaz pour les distributions publiques et les industriels. C’est ainsi que la boucle de Bordeaux a été renforcée, principalement par la construction de la canalisation reliant Préchac à Landiras. En service depuis bientôt un an, ce projet, d’un montant de 16 M€, a permis la construction d’une deuxième canalisation de diamètre 500 mm sur une longueur de 21 kilomètres. Plus à l’Est, le projet Montbartier-Bressols (13 M€) concerne la mise en place d’une canalisation de diamètre 400 mm sur 10,4 kilomètres. Ces travaux, qui viendront renforcer le réseau dans le département du Tarn-et-Garonne, s’achèveront l’an prochain pour une mise en service programmée fin 2012.
TIGF investit aussi pour faciliter l’organisation du travail de son personnel. Au dernier salon Expogaz, la filiale de Total a ainsi concouru pour le Prix de l’innovation avec sa tablette mobile pour les interventions sur le terrain. « Nous voulions moderniser les méthodes de travail de nos techniciens qui interviennent pour la surveillance et la maintenance préventive des réseaux »
, indique Laurent Claverotte, chef de projet informatique. Principaux atouts de cette tablette : améliorer l’efficacité et la traçabilité des interventions tout en gagnant du temps. « Le technicien a accès directement sur le site à toutes les informations nécessaires »
, insiste Laurent Claverotte.
Le déploiement de cet outil est prévu à partir de janvier prochain. « Une centaine de techniciens sera équipée en février 2012 puis une quarantaine d’autres en avril »
, détaille le chef de projet informatique qui précise que le projet représente 1 M€ d’investissements.
Séverine Renard