Les chantiers comportent de nombreux risques, pour les travailleurs eux-mêmes mais aussi pour les riverains. La signalisation permet de prévenir ces risques et de mieux organiser les circulations à l'extérieur, comme à l'intérieur du chantier.
Partie 1
Les accidents du BTP
Partie 2
Signalisation sur la voie publique
Partie 3
Signalisation sur le chantier
Partie 4
Achat de panneaux
Partie 5
En savoir plus
« Chaque chantier est un prototype,
estime Patrick Goulvestre, responsable de domaine Travaux Publics de l'OPPBTP (Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics). Dans une usine, les risques (bruit, produits chimiques, etc.) sont bien identifiés et signalés, les cheminements sont toujours les mêmes. Sur un chantier au contraire, l'environnement évolue à mesure que les travaux avancent, en fonction de la météo ou d'autres facteurs extérieurs. Il y a toujours des imprévus. »
C'est pourquoi, le taux d'accidents dans le secteur est particulièrement élevé.
En 2011, le secteur du BTP avait connu 115 626 accidents du travail. C'est près de 5 % de moins qu'en 2007, mais 221 accidents de plus par rapport à 2010. En effet, dans le bâtiment, rien n'est jamais acquis en matière de sécurité. Dans quelle mesure la signalisation peut-elle réduire les risques ? « Il n'y a pas de statistiques sur l'impact de la signalisation seule, car c'est mélangé avec le risque routier. Mais sur le principe, il faut que chacun prenne conscience qu'en matière de prévention, c'est important pour lui de faire mieux que la réglementation. »
Les chantiers empiétant souvent sur la voie publique (trottoir ou chaussée), ils représentent un risque pour les piétons, les cyclistes et automobilistes. Dans ce cas, ils sont soumis à la réglementation sur la signalisation temporaire*, qui fait partie de l'instruction interministérielle sur la signalisation routière. Avant la pose des panneaux, l'entreprise doit obtenir un arrêté de circulation, qui l'autorise à modifier la signalisation permanente pour installer la sienne. Cet arrêté est délivré par les mairies pour les travaux en agglomération et sur les voies communales, par le conseil général pour les routes départementales et par la préfecture pour les routes nationales.
En outre, l'entreprise doit non seulement respecter les distances prescrites et les règles de pose des panneaux mais aussi recourir aux panneaux et barrières indiqués. En ville par exemple, quand les travaux empiètent sur le trottoir, la voie laissée libre au piétons doit être au minimum large de 1,40 m. Sinon, le trottoir doit être barré et une traversée piétonne aménagée. Un panneau « attention travaux » (AK5) doit être posé au moins 10 m avant le début du chantier.
* Guide de la signalisation temporaire de l'OPPBTP.
(http://www.preventionbtp.fr/Documentation/Publications/Ouvrages/Materiel-et-engins/Vehicules-routiers-et-signalisation/Signalisation-temporaire)
Un chantier modifiant les habitudes des usagers et riverains, il doit être annoncé avant et pendant les travaux, par voie d'affichage voire par courrier en coordination avec le maître d'ouvrage. Un chantier est par nature interdit au public, il doit donc être délimité par une barrière, dont la nature peut être imposé par la mairie. Sur le chantier lui-même, l'entreprise n'est pas soumise à la réglementation sur la signalisation temporaire, mais elle ne fait pas pour autant ce qu'elle veut. Le code du travail définit les principes généraux de prévention que le coordonnateur SPS (coordonnateur sécurité protection de la santé) traduit en plan d'action sur le chantier.
« L'important est de bien séparer et signaliser les flux des salariés-piétons de ceux des engins,
insiste Patrick Goulvestre. L'idéal est d'avoir un plan de signalisation un peu réfléchi, indiquant par où chacun peut passer, afin d'éviter les heurts entre un engin et une personne, qui sont des causes d'accident importantes. »
Sur les gros chantiers,
il peut y avoir la création de sens uniques qui évitent d'avoir à faire demi-tour. Il faut en outre prévoir et signaliser des emplacements destinés aux personnes qui viennent sur le chantier mais qui n'y travaillent pas comme les architectes, les transporteurs, etc. Si le chantier comporte des risques spécifiques, comme l'amiante ou les produits toxiques, une zone doit être définie et signalisée à laquelle seuls les gens formés à ce risque auront accès.
Suivant la taille de l'entreprise et le type de chantier qu'elle réalise, l'entreprise peut évaluer ses besoins et acheter son propre jeu de panneaux. Car il y a toujours a minima : attention travaux, ralentissement, attention danger, etc. À cet égard, il est bon de rappeler qu'à partir du 31 décembre 2013, seule l'utilisation des panneaux certififiés NF sera autorisée. Attention donc aux achats de la dernière heure de matériel obsolète. Huit fabricants représentent 90 % du marché des panneaux : Lacroix Signalisation, Signature SA, Signaux Girod, SES, Aximum, Laporte Service Route, Franche Comté Signaux et Nadia Signalisation. Les grandes entreprises de TP font généralement appel à des prestataires spécialisés. Les chantiers doivent en effet être dûment signalisés de jour comme de nuit. Ce qui signifie qu'une personne doit passer régulièrement pour inspecter leur état.
Vincent Boulanger
Le Sétra, service technique du ministère de l'Écologie édite régulièrement des guides techniques synthétisant la réglementation sur la signalisation temporaire selon différents cas de figure : déviation, intervention d'urgence, etc.
http://www.setra.equipement.gouv.fr